Les plus vulnérables au centre de la 10ᵉ édition de la Semaine de la Santé Auditive au Travail

L'Association Nationale de l'Audition (ANA) a annoncé la 10ᵉ édition de sa campagne nationale " Semaine de la Santé Auditive au Travail ", qui se tiendra du 3 au 8 novembre. Cette année, l'événement se concentrera sur les plus vulnérables : " Femmes, précaires, malentendants, exposés : le bruit révèle les failles du modèle de santé au travail ".

Par , publié le 25 septembre 2025

Les plus vulnérables au centre de la 10ᵉ édition de la Semaine de la Santé Auditive au Travail

L’ANA rappelle que l’audition et les fonctions cognitives sont affectées dès 55-75 dB. Des seuils souvent atteints sur le lieu de travail et perturbent déjà la concentration, la communication ou encore la vigilance. Autant d’éléments qui, s’ils persistent, peuvent, à termes, détériorer la santé des travailleurs met en garde l’association.

Dans le cadre de la 10ème édition de la Semaine de la Santé Auditive au Travail, l’ANA rappelle également que, d’après son baromètre ANA-Ifop d’octobre 2024, les impacts auditifs (acouphènes, hyperacousie, surdité) et extra-auditifs (stress, fatigue, troubles du sommeil…) touchent l’ensemble des secteurs professionnels, y compris ceux qui ne sont pas couverts par la réglementation.

Des populations plus exposées

Toutefois, l’ANA attire l’attention sur un constat : les effets varient en fonction des catégories socioprofessionnelles, du genre, du niveau d’études et des conditions sociales. « Les femmes, notamment, voient leur santé au travail se détériorer plus rapidement », fait remarquer l’ANA.

Par exemple, selon Hellowork, 23 % des femmes déclarent un niveau de stress élevé au travail, contre 15 % des hommes. Les femmes seraient en outre plus exposées aux horaires atypiques, au temps partiel subi et à une intensité de travail élevée (DRIEETS – ORS), ainsi qu’aux TMS (troubles musculosquelettiques) et aux souffrances psychiques liées aux tâches répétitives, entre autres.

Le bruit aggrave des inégalités existantes

L’Association rappelle ainsi la nécessité de repenser les politiques publiques et plaide notamment pour une meilleure prise en compte des effets extra-auditifs.

« En se limitant au seul risque de surdité, la loi ignore les effets extra-auditifs. Résultat : la prévention plafonne et laisse dans l’ombre les populations les plus vulnérabilisées : les femmes, davantage exposées dans les métiers du soin, de l’éducation ou du commerce ; les travailleurs précaires et intérimaires ; les personnes devenues malentendantes », détaille l’association, qui estime que le bruit est un facteur d' » inégalités sociales  » et  » genrées  » aggravant les vulnérabilités existantes.

Le 3 novembre prochain, l’ANA organisera une conférence de presse nationale (9h30 – 12h00), durant laquelle elle présentera les résultats de son Baromètre Bruit et Santé Auditive et lancera sa nouvelle campagne. Du 3 au 8 novembre seront déployées des actions partout en France, allant de webinaires à des dépistages auditifs, en passant par des opérations de sensibilisation dans les entreprises et des campagnes digitales.