La HAS recommande un dépistage systématique du CMV chez la femme enceinte

La HAS recommande un dépistage systématique du cytomégalovirus (CMV) chez les femmes enceintes dès le premier trimestre. Cette décision vise à mieux prévenir les risques de séquelles graves chez le nouveau-né.

Par Lucien Brenet, publié le 23 juin 2025

La HAS recommande un dépistage systématique du CMV chez la femme enceinte

46 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont déjà été en contact avec le cytomégalovirus (CMV). Bénigne et asymptomatique dans 90 % des cas pour la femme et le fœtus, l’infection peut, si elle survient pendant la grossesse, provoquer des séquelles chez le nouveau-né, notamment des troubles auditifs ou du développement cérébral, en particulier en début de grossesse.

Un dépistage au cœur des débats

Jusqu’ici, bien que le dépistage de l’infection chez les femmes enceintes ait été de plus en plus fréquent, il n’existait pas de recommandation pour un dépistage systématique. La HAS s’est finalement prononcée mardi 17 juin.

« Elle recommande au ministère chargé de la Santé de mettre en place un dépistage systématique chez les femmes enceintes dont le statut sérologique est inconnu ou négatif, sous réserve qu’un suivi et qu’une collecte de nouvelles données soient mis en place », précise l’autorité dans un communiqué. Le dépistage devra être réalisé au premier trimestre de grossesse et s’accompagnera de conseils de sensibilisation.

La stratégie à adopter face au dépistage et au traitement de cette infection a longtemps fait débat. À plusieurs reprises, en 2018 et 2023, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) s’était prononcé contre. Selon ses conclusions, le HCSP invoquait un « faible » niveau de preuve concernant l’efficacité du traitement sur les infections fœtales, les infections congénitales et les anomalies fœtales après infection. Cette décision n’avait pas manqué de faire réagir les professionnels de santé, qui reprochaient à l’instance de ne pas prendre en compte les coûts à long terme des handicaps.

Une réévaluation dans trois ans

L’Académie nationale de médecine  s’était prononcée en octobre dernier en faveur d’un dépistage systématique chez les femmes enceintes. Le même mois, la Fondation pour l’Audition avait publié sur son site Internet un dossier sur le cytomégalovirus (CMV), revenant sur les conséquences de l’infection et insistant sur l’importance du dépistage systématique.

La HAS, elle, a été saisie par le ministère de la Santé afin de réévaluer la situation. La recommandation sera réévaluée dans trois ans, une période durant laquelle seront recueillies des données destinées à attester de l’efficacité — ou non — du dispositif et de sa pérennisation.

 

 

 

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