L'audioprothèse représente 1,9 Md€ dans les dépenses de santé

La Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) a publié, mardi 30 septembre, son panorama des dépenses de santé pour 2024. Après plusieurs années de forte progression, notamment avec le lancement du 100 % Santé, le marché se tasse légèrement, reflétant un léger recul en volume compensé par un faible effet prix. 

Par Lucien Brenet, publié le 02 octobre 2025

L’audioprothèse représente 1,9 Md€ dans les dépenses de santé

En 2024, la dépense courante de santé en France s’élève à 333 milliards d’euros, selon le dernier bilan de la Drees. « Elle progresse de 3,6 % sur un an, après +3,4 % en 2023, ce qui constitue l’une des plus faibles progressions d’Europe », note l’organisme.

Une consommation en audioprothèse qui se stabilise

Concernant les dépenses en audioprothèses, celles-ci s’élèvent à 1,952 milliard d’euros, un niveau très proche de celui de 2023 (1,953 milliard d’euros, -0,1 %) et légèrement inférieur à celui de 2022 (1,975 milliard d’euros).

« En 2024, la consommation en audioprothèses se stabilise (-0,1 %), résultat d’un léger repli en volume (-0,3 %) et d’un faible effet prix (+0,2 %) », peut-on lire dans le rapport.

« Depuis 2021 et la fin de la crise sanitaire, toutes les catégories de dispositifs médicaux ont vu leurs dépenses augmenter, à l’exception des masques médicaux et des audioprothèses », précise la Drees. Pour ces dernières, la hausse avait été notable dès la mise en place du 100 % Santé, avec un bond de +58,3 % en 2021, avant que les dépenses ne se stabilisent, voire se replient légèrement.

D’abord financées par les complémentaires

Autre enseignement, 88 % de la consommation d’audioprothèses, soit 1,7 milliard d’euros, est délivrée par les audioprothésistes, contre 12 % pour les opticiens (200 millions d’euros).

La sécurité sociale ne prend en charge qu’une part limitée des dépenses en audioprothèses (24 %), en raison d’une «  iberté tarifaire plus importante ». Les organismes complémentaires, eux, couvrent 50,7 % de ces dépenses, alors qu’ils financent en moyenne 18,9 % des dispositifs médicaux hors optique en 2024. Les ménages supportent en moyenne 25 % du coût de leurs audioprothèses.

« En dix ans, la part des dispositifs médicaux à la charge des ménages a diminué de 3,6 points, tandis que celle prise en charge par les organismes complémentaires a augmenté de 5,4 points », explique la Drees. Cette dynamique s’explique notamment par la mise en place du 100 % Santé.

Classe I en baisse, classe II en progression

Le rapport confirme le repli des appareils de Classe I (-8 % en 2023 et -9 % en 2024), tandis que les Classe II connaissent une progression modeste mais continue (+1,2 % en 2023 et +2,2 % en 2024). Ces technologies, qui impliquent un reste à charge plus élevé, se distinguent par leurs performances accrues.

Pour les Classe I, les complémentaires santé couvrent 71,7 % des dépenses et la sécurité sociale 28,3 %, tandis que pour les Classe II, ces proportions sont respectivement de 45,9 % et 22,2 %, le reste (31,7 %) étant à la charge des ménages.

Lucien Brenet