Santé auditive : le ministre de la Santé reconnaît la nécessité d'efforts supplémentaires

Lors d’une séance de questions au gouvernement le mercredi 6 mars, le député François Gernigon a interpellé Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la santé et de la prévention, au sujet de la santé auditive en France. Le ministre a admis qu’il s’agissait d’un enjeu de prévention majeur et qu'il restait des efforts à engager.

Lucien Brenet, publié le 08 mars 2024

Santé auditive : le ministre de la Santé reconnaît la nécessité d’efforts supplémentaires

C’est une petite victoire, pour celui qui avait proposé plusieurs amendements (rejetés) concernant la santé auditive dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024. Lors de cette séance, le député du Maine-et-Loire François Gernigon a interpellé le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, en rappelant que « un adulte sur quatre souffre d’un trouble de l’audition, ce qui représente près de 12 millions de nos concitoyens ; 7 millions d’entre eux sont affectés par divers degrés de surdité. ». Il a souligné que cette problématique de santé publique concerne toutes les tranches d’âge, y compris les jeunes, et pas seulement les personnes âgées.

« Des progrès ont été réalisés, notamment avec le dispositif 100 % santé, mais il est impératif d’aller plus loin pour prévenir une future société de malentendants. », a-t-il ajouté. Évoquant le coût humain et économique, le député a plaidé en faveur « d’une stratégie ambitieuse de prévention et de prise en charge des troubles auditifs. » et a demandé au ministre des précisions sur la feuille de route du gouvernement en matière de santé auditive.

Une politique long terme

Frédéric Valletoux a convenu qu’il s’agissait là « d’un enjeu de prévention majeur » et qu’il était crucial d’agir le plus tôt possible, notamment par le biais de dépistages lors d’examens médicaux à différents âges. Il a rappelé que « la dernière loi de financement de la sécurité sociale prévoit l’instauration de rendez-vous de prévention afin de procéder à des dépistages aux tranches d’âge clés – 45-50 ans, 60-65 ans et 70-75 ans ».  Le ministre a également souligné les avantages en termes de pouvoir d’achat et d’accès aux soins apportés par la création du dispositif 100% santé. « Des efforts restent néanmoins à engager, nous continuerons donc à mener une politique de long terme », a-t-il reconnu.

D’autant que la grande majorité des amendements liés à l’audition proposés pour le PLFSS 2024 ont été jugés irrecevables par les instances parlementaires. Parmi eux, l’un visait à introduire le repérage des troubles sensoriels lors de chaque rendez-vous de prévention. D’autres, tous rejetés, concernaient la mise en place d’une expérimentation dans trois académies volontaires afin de sensibiliser dès le plus jeune âge à la santé auditive, la rédaction d’un rapport sur l’épidémiologie de la surdité, ou encore le dépistage systématique du cytomégalovirus chez les femmes enceintes. Seul le dépistage du cytomégalovirus a finalement été adopté le 6 novembre 2023.