Un amendement pour que la dissociation appareils/prestation ne s'applique pas aux aides auditives

L'amendement déposé par le député François Gernigon vise à exclure les aides auditives du champ d'application des mesures de dissociation de l'article 58 de la LFSS pour 2023. Il alerte sur les risques d'une telle mesure, estimant qu'elle fragiliserait le modèle du " 100 % santé " qui a fait ses preuves.

Par Lucien Brenet, publié le 23 octobre 2025

Un amendement pour que la dissociation appareils/prestation ne s’applique pas aux aides auditives

Le député de la 1ᵉʳ circonscription du Maine-et-Loire, François Gernigon, a déposé un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026. Il demande à ce que la dissociation entre le tarif des dispositifs médicaux inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables et celui des prestations nécessaires à leur appareillage ne soit pas applicable aux audioprothèses.

Prévue par l’article 58 de la LFSS à compter du 1ᵉʳ janvier 2026, ladite dissociation, si elle était appliquée à l’audiologie,  » risque d’impacter fortement la prise en charge de la déficience auditive, qui touche aujourd’hui 7 millions de Français et devrait en concerner 8 millions à l’horizon 2030, en raison notamment du vieillissement de la population « , a prévenu le député.

Un modèle satisfaisant  

Le député défend peu ou prou le même raisonnement que le Synea (Syndicat National des Entreprises de l’Audition) et le SDA (Syndicat des Audioprothésistes).  » Pourquoi changer le modèle du 100 % qui a fait ses preuves et a permis d’améliorer significativement l’accès aux soins auditifs et le suivi des patients ? « , a-t-il questionné, reprenant les chiffres d’EuroTrak France 2025 selon lesquels 83 % des porteurs d’aides auditives se déclarent satisfaits de leur équipement et 97 % estiment qu’il améliore leur qualité de vie.

 » Ces résultats confirment les analyses de l’IRDES (Institut de recherche et documentation en économie de la santé, NDLR), qui soulignent la solidité médico-économique du modèle actuel et son alignement avec les pratiques européennes « , note le député, qui pointe également un risque accru de fraudes et de dérives commerciales.

Fin septembre, le SDA avait déjà alerté sur les risques de la dissociation appareils/prestations pour les aides auditives. Le syndicat craignait notamment une dégradation de la qualité des soins et l’émergence de pratiques purement au détriment de la qualité.