AC102, un composé qui élimine les acouphènes ?

Les résultats d'une étude préclinique publiée dans la revue International Journal of Molecular Sciences montrent que, dans le cas d'une perte auditive soudaine, le composé AC102 élimine presque complètement les acouphènes tout en préservant et restaurant les synapses auditives.

Lucien Brenet, publié le 10 juillet 2025

AC102, un composé qui élimine les acouphènes ?

Un nouveau composé qui inverse presque complètement les effets des acouphènes. C’est ce que décrit une étude publiée dans la revue International Journal of Molecular Sciences, menée conjointement par le CHU d’Erlangen et le laboratoire allemand AudioCure. Baptisé AC102, ledit composé régénère également les connexions entre l’oreille interne et le nerf auditif.

Il a été administré en une seule dose dans l’oreille moyenne de rongeurs d’un premier groupe expérimental, 24 h après un traumatisme acoustique, tandis qu’un second groupe a reçu un placebo. Selon les conclusions des chercheurs, les acouphènes du premier groupe ont presque disparu après cinq semaines. Dans le même temps, aucune différence notable n’a été observée chez le second groupe.

Tester l’efficacité chez l’humain

Le groupe traité à l’AC102 présentait également une perte bien moins importante des connexions synaptiques entre l’oreille interne et le nerf auditif.

 » Nos résultats suggèrent une régénération des structures de l’oreille interne critiques dans les acouphènes, et pourraient représenter une avancée majeure, voire un espoir concret pour un traitement causal « , a déclaré dans un communiqué l’auteur principal de l’étude, le Dr Konstantin Tziridis du CHU d’Erlangen.

Les deux tiers des personnes souffrant d’une perte auditive soudaine présentent également des acouphènes, persistants dans près de 30 % des cas. À ce jour, il n’existe pas de traitement causal efficace. Les chercheurs voient en l’AC102 une potentielle option thérapeutique.

La sécurité et la tolérabilité de l’AC102 ont déjà été évaluées dans une étude clinique. Le composé fait désormais l’objet d’un essai de phase 2 à l’échelle européenne, afin d’évaluer son efficacité chez l’humain. À suivre.