92 % des médecins utilisent l'IA ou envisagent de le faire
Une forte proportion de médecins craint toutefois que l'utilisation de ces outils n'impacte la relation avec le patient.

L’IA s’immisce dans tous les domaines, y compris la médecine. Dernière preuve en date : un baromètre OpinionWay pour Orisha Healthcare avance que 92 % des praticiens utilisent l’IA ou envisagent de le faire. Ils voient dans ces technologies des outils d’aide à la décision, ou encore un moyen de détecter des signaux faibles et de mieux personnaliser les traitements. Côté patients, 66 % utilisent l’IA pour préparer leur consultation ou mieux comprendre leur diagnostic.
Pour autant, 46 % des médecins interrogés redoutent une déshumanisation de la relation avec le patient, ce qui pose la question de la place de l’intelligence artificielle dans le parcours de soins.
Quid de l’efficacité des outils d’IA dans le cadre médical ? En effet, la pertinence des IA génératives dans le diagnostic est encore trop souvent remise en question. Des études tendent à montrer que ces outils sont encore loin d’égaler les spécialistes et génèrent des erreurs.
Des résultats encore mitigés
Il y a tout juste un an, l’Académie américaine d’oto-rhino-laryngologie, le réseau de soins de santé AdventHealth Central Florida et des chercheurs de l’Université de Floride ont évalué la précision de trois intelligences artificielles génératives : ChatGPT, Google Bard et WebMD Symptom Checker pour établir un diagnostic médical. Les résultats étaient pour le moins mitigés, avec des précisions diagnostiques de 22,45 %, 12,24 % et 5,10 % pour ChatGPT 4.0, Google Bard et WebMD respectivement. Les IA n’étaient pas parvenues à interpréter les symptômes dans un contexte clinique plus large. Les chercheurs en ont conclu que les médecins restaient plus performants, notamment grâce aux entretiens médicaux, aux examens physiques et à leur expérience clinique.
D’autres recherches semblent toutefois montrer que ces outils peuvent se révéler efficaces dans certains contextes. Dans un test réalisé dans un hôpital des Pays-Bas, des chercheurs ont fourni à ChatGPT les antécédents d’une trentaine de patients, leurs résultats de tests et les observations des médecins. Malgré des raisonnements parfois incohérents, dans 87 % des cas, l’IA est parvenue à fournir une liste dans laquelle figurait le bon diagnostic. Les chercheurs en ont conclu que ces outils pouvaient aider les médecins en leur soumettant des hypothèses auxquelles ils n’avaient pas pensé initialement.
À la vitesse à laquelle les performances de ces systèmes évoluent, il y a fort à parier que les résultats seraient encore différents si ces tests étaient actualisés.