Des chercheurs ont développé un implant auditif du tronc cérébral souple

Cet implant, qui épouse plus précisément les formes du tronc cérébral, permet de réduire l’activation des nerfs non ciblés et limite ainsi les effets secondaires. Encore en phase de recherche, il pourrait représenter à l’avenir une alternative pour les patients ne pouvant pas bénéficier d’un implant cochléaire.

Par Lucien Brenet, publié le 06 mai 2025

Des chercheurs ont développé un implant auditif du tronc cérébral souple

Le Laboratoire d’interfaces bioélectroniques souples (LSBI) de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a mis au point un implant auditif du tronc cérébral souple et ultra-fin, pensé pour les personnes dont le nerf auditif est trop endommagé et qui ne peuvent pas bénéficier d’un implant cochléaire. Épaisse de quelques fractions de millimètre, la matrice souple s’adapte à la forme du tronc cérébral, assure un meilleur contact avec les neurones et réduit ainsi l’activation des nerfs non ciblés, et donc les effets secondaires.

En effet, « les ABI actuels sont rigides et n’assurent pas un bon contact avec le tissu nerveux », décrit l’EPFL. Avec pour conséquence des effets secondaires tels que des vertiges ou des contractions faciales, qui obligent à désactiver certaines électrodes, réduisant l’efficacité de l’implant. « Par conséquent, la plupart des utilisatrices et utilisateurs d’ABI ne perçoivent que des sons vagues, et peu intelligibles lorsqu’il s’agit de la parole », explique l’EPFL.

Tester le dispositif sur l’humain

Pour l’heure, le dispositif a été testé sur des macaques et a montré des résultats encourageants, les primates n’ont, en outre, manifesté aucun signe de gêne, laissant espérer une application clinique future pour des tests sur l’humain.

Avant toute commercialisation, l’implant doit encore franchir de nombreuses étapes de recherche visant à démontrer sa fiabilité, ainsi que divers obstacles réglementaires. Les matériaux et composants employés doivent notamment être homologués pour un usage humain.

Dans un premier temps, des tests cliniques sur l’humain sont déjà envisageables, selon les chercheurs. L’efficacité de l’implant pourrait, par exemple, être mesurée dans le cadre d’interventions d’ABI, en insérant temporairement la matrice souple avec l’implant.