La HAS émet des recommandations sur le dépistage de la surdité néonatale
Saisie en 2022 par le ministère de la Santé, la Haute Autorité de santé (HAS) avait pour mission d’évaluer le programme national de dépistage de la surdité néonatale instauré en 2014. À l’issue de cette évaluation, elle devait formuler des recommandations afin d’harmoniser les pratiques et d’en renforcer l’efficacité, dans un contexte marqué par des disparités et une grande hétérogénéité.

La HAS recommande désormais de dépister la surdité néonatale sur chacune des deux oreilles, à un seuil de 35 dB, contre 40 dB auparavant.
Les tests PEAA privilégiés
Dans le cas de nourrissons en maternité ne présentant pas de facteurs de risque, un premier examen auditif devra être effectué « idéalement 48 heures après la naissance, en privilégiant les tests PEAA ». L’autorité précise toutefois qu’en attendant que les professionnels soient formés et équipés, ce premier examen pourra être mené à l’aide d’un test OEA. Si ce dernier n’est pas concluant, un second test, de type PEAA, devra alors être pratiqué avant la sortie de la maternité.
Pour les nouveau-nés présentant des facteurs de risque, seuls les tests PEAA sont recommandés. Pour ceux nés en unité de néonatologie, le dépistage devra obligatoirement s’appuyer sur cette méthode. Le premier contrôle devra avoir lieu « au plus proche du terme corrigé en cas de naissance prématurée, et au minimum à 36 semaines d’aménorrhée (SA) ». Si nécessaire, un second contrôle sera effectué avant la sortie de l’unité.
Des dépistages de rattrapage
Si le deuxième test n’est pas concluant, la HAS recommande un nouveau dépistage, à planifier avant la sortie du nourrisson. « Le dépistage peut être réalisé en ville ou à l’hôpital, notamment par différents professionnels (médecin ORL, pédiatre, médecin de Protection maternelle et infantile – PMI, sage-femme, auxiliaire de puériculture ou infirmier diplômé d’État, puériculteur ou puéricultrice), répertoriés par l’opérateur régional », précise la HAS.
Une « étape de rattrapage » avant l’âge corrigé d’un mois est prévue pour les nourrissons nés dans des conditions particulières (naissance à domicile, ou absence de dépistage pour diverses raisons). Le résultat obtenu déterminera la suite du parcours de soins.
Par ailleurs, l’autorité a émis des recommandations sur le renforcement de la formation des professionnels de santé, sur le coût lié à la perte auditive, le rapport coût-efficacité des interventions et l’acceptabilité des stratégies mises en œuvre, entre autres.
La HAS en faveur d’un dépistage systématique du CMV
Les enfants dont les résultats ne permettent pas de conclure à une audition normale seront orientés vers un diagnostic, afin qu’une équipe pluridisciplinaire puisse confirmer ou infirmer la surdité, « idéalement à un mois et avant l’âge corrigé de trois mois ».
En cas de suspicion de surdité unilatérale ou bilatérale, la HAS recommande de rechercher une infection congénitale à cytomégalovirus (CMV). À ce titre, elle s’est prononcée le 17 juin dernier en faveur d’un dépistage systématique du CMV chez les femmes enceintes dès le premier trimestre. Pour rappel, cette infection peut provoquer des séquelles chez le nouveau-né, notamment des troubles de l’audition.
Toutes ces recommandations seront actualisées en fonction de l’évolution des connaissances épidémiologiques et scientifiques.