Test / WCA et congrès de la SFORL 2024 : Une réussite digne des Jeux olympiques
Le monde de l'audiologie s'est réuni du 19 au 22 septembre dernier près de Paris, au CNIT de La Défense, pour le 36e WCA et le 130e congrès de la SFORL. Un programme riche en conférences internationales et des exposants motivés ont réjoui de très nombreux visiteurs venus du monde entier.

Les conférences avaient lieu dans le grand amphithéâtre ou dans de nombreuses salles plus petites, souvent combles.
Le Congrès Mondial d’Audiologie (World Congress of Audiology, WCA) a été organisé en France seulement deux fois, en 1955 et en 1974, depuis la création de l’International Society of Audiology (ISA), l’organisatrice de ce regroupement international du monde de l’audiologie. L’évènement se tient tous les deux ans. Cette année, l’édition avait donc lieu en France pour la troisième fois depuis son existence, près de Paris, à La Défense. Le précédent congrès de 2022 s’était tenu à Varsovie, en Pologne, et le prochain se fera à Séoul, en Corée du Sud, en 2026, avant de poursuivre à Édimbourg, en Écosse, en 2028.
Le congrès de la Société Française d’ORL (SFORL), qui a lieu tous les ans en France en octobre, parfois à Paris, parfois ailleurs, comme à Marseille en 2022 ou prochainement à Lille, en 2025, se tenait simultanément, pour permettre aux visiteurs d’accéder aux deux évènements.Pour séparer symboliquement les deux évènements, l’entrée du Congrès de la SFORL se trouvait à gauche du hall, et celle du World Congress of Audiology à droite, avec des hôtes et des hôtesses souriants et parlant Anglais pour accueillir les visiteurs. Le congrès de l’Afrépa se tenait également en même temps sur une après-midi, mais sans accueil particulier.
Au deuxième entresol, les exposants du WCA étaient réunis dans un espace plus petit que ceux du congrès de la SFORL, à l’étage du dessus, qui a ouvert un jour plus tard, le 20 septembre. À l’étage du WCA, les exposants affichaient leur présence à l’international ou leur volonté de s’y développer, raison de leur présence à l’évènement. À l’étage du dessous, dans les couloirs du congrès de la SFORL, se retrouvaient les exposants habituels : enseignes d’audioprothèses, fabricants de matériel ou encore fournisseurs de service et institutions.
Le monde de l’audition était heureux de se retrouver. Dans les allées, des petits groupes d’où s’élevaient des phrases dans de nombreuses langues profitaient de l’occasion de voir les nouveautés des industriels, les services, les applications, les stands plus institutionnels, etc. Au détour des allées, lorsque des personnes se reconnaissaient, les sourires et les accolades se multipliaient. Deux langues finissaient par prédominer largement : le français avec les visiteurs locaux, mais aussi l’Afrique francophone et le Canada particulièrement représentés, et l’anglais, langue des échanges internationaux.
Des participants venus du monde entier
Les participants étrangers avec qui nous avons échangé, qu’ils viennent de Suisse, d’Allemagne, de Grande- Bretagne, d’Italie, de Lituanie, du Maroc, du Danemark, de Guinée, du Bénin, du Sénégal, du Cameroun ou de plus loin comme d’Argentine, de Nouvelle-Zélande, des États-Unis, du Canada, du Brésil, des iles Samoa, d’Irak, du Kazakhstan ou d’Australie, se sont tous déplacés pour le congrès ; certains pour les quatre jours, d’autres pour un séjour professionnel plus long, d’autres encore en ont fait l’occasion d’un séjour touristique. Ces derniers se réjouissaient que le congrès se tienne à Paris, et particulièrement cette année : « Je suis arrivée avec trois jours d’avance, car je voulais voir les lieux où se sont tenus les Jeux olympiques, nous a expliqué une audiologiste venue d’Australie. Même s’ils sont en train d’être démontés, c’est vraiment fantastique de revivre dans ma tête tous ces moments exaltants en étant sur place. Mon préféré ? La tour Eiffel, bien sûr. J’ai pris des dizaines de photos des anneaux et autant de selfies, et j’ai autant d’enthousiasme à me plonger maintenant dans le congrès. » Un enseignant d’une université en Argentine a également fait du tourisme avant de se rendre au CNIT : « Ce sont les Jeux olympiques qui m’ont montré la beauté de Paris, ville dans laquelle je ne suis jamais venu. J’avais prévu une journée de balade, j’ai changé mon billet pour pouvoir profiter de trois jours. »
Se tenir au courant des innovations
Que viennent donc chercher tous ces acteurs aux multiples nationalités sur le congrès ? En priorité, la possibilité de se tenir au courant de l’avancée des technologies, de l’innovation dans l’audiologie et des nouvelles pratiques thérapeutiques, mais aussi de rencontrer celles et ceux qui sont à l’origine de ces avancées. Cette année, la thérapie génique et les longues files d’attente pour assister aux conférences sur ce thème prouvaient qu’il s’agissait d’un sujet qui interpelait les visiteurs. Il y a même eu des laissés-pour-compte, les salles affichant régulièrement complet et ne pouvant pas accueillir tous les candidats. Il fallait parfois attendre presque un quart d’heure qu’une place se libère pour pouvoir entrer. Certains ont tout de même réussi à apitoyer le personnel d’accueil à l’entrée des salles et à obtenir l’autorisation de s’assoir sur le sol, comme ce jeune américain qui avait voyagé toute la nuit pour assister à une séance sur le thème de la thérapie génique et parler à un des orateurs.
Des moments conviviaux
Tous ces visiteurs ambitionnaient également de se retrouver, se rencontrer, échanger, partager leurs connaissances et leurs pratiques. Ils voulaient également découvrir le modèle français et sa forte prise en charge des patients et s’informer sur les effets de la réforme du 100 % Santé. Les moments conviviaux de la journée – pour le café comme pour les déjeuners – et certaines soirées, comme le buffet de découverte des fromages et des vins de France au soir de l’inauguration, le vendredi 20 septembre, ou la soirée de gala au célèbre cabaret du Paradis Latin, le samedi 21 septembre, ont été l’occasion de multiples échanges.
Les seuls regrets exprimés, à part les salles trop petites pour accueillir tout le monde, concernaient le planning trop riche et trop intéressant, qui obligeait à faire des choix parfois douloureux entre les différentes séances.
Notons que d’après les organisateurs, le WCA et le congrès de la SFORL ont connu une fréquentation record. Près de 3 800 professionnels ont participé à l’évènement qui a regroupé 122 nations, dont 350 étudiants. Près de 600 experts ont présenté leurs recherches et leurs avancées, que ce soit dans l’amphithéâtre ou dans les nombreuses salles qui entouraient les étages d’exposition.
Un congrès d’une grande richesse
Lors de l’inauguration, Isabelle Mosnier, présidente de la SFORL, et Hung Thai-Van, président du WCA, ont remercié les nombreux participants ainsi que les intervenants qui ont permis de mettre en place un programme abordant aussi bien la téléaudiologie et l’intel- ligence artificielle que les acouphènes, les spécificités des différents pays, la pratique de l’audiologie factuelle, le big data, l’électrophysiologie ou encore les implants auditifs. À l’issue de quatre jours intenses, la France a prouvé le dynamisme et l’expertise des acteurs nationaux de l’audiologie.