L'ANDPC en voie de disparition

Sous le feu des critiques, l'Agence nationale du Développement professionnel continu (ANDPC) devrait voir ses missions actuelles réparties entre d'autres opérateurs et voit son avenir remis en question. Le comité social d'administration de l'ANDPC fustige la décision.

Par Lucien Brenet, publié le 02 décembre 2025

L’ANDPC en voie de disparition

Face aux critiques, notamment de la Cour des comptes et de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) qui lui reprochent de ne pas avoir su généraliser le DPC, l’avenir de l’ANDPC semblait très incertain.

Le démantèlement prochain de l’agence semble se confirmer. Si aucune date de fermeture n’a encore été déterminée, un administrateur provisoire doit d’ores et déjà prendre les rênes de l’agence à partir du 12 janvier prochain.

Les missions de l’ANDPC seront transférées à d’autres opérateurs, notamment à la Haute Autorité de santé pour les missions scientifiques, ou encore à France Compétences pour les missions financières.

L’ANDPC dénonce « une désorganisation opérationnelle »

Lors de son assemblée générale du 24 novembre, le comité social d’administration de l’ANDPC a fait lecture de sa lettre ouverte destinée à la DGOS (Direction générale de l’offre de soins) et à la CNAM. Dans ce texte, l’agence regrette une décision prise « sans stratégie, sans anticipation et sans considération pour celles et ceux qui font vivre le dispositif DPC ». Selon le comité, cette suppression sans scénario d’atterrissage ni calendrier « ne peut que conduire à une désorganisation opérationnelle ».

La lettre dénonce le climat « d’incertitude » dans lequel l’agence a été plongée, et qui aurait eu pour conséquence le départ de 10 % des effectifs, rendant difficile « de rester opérationnels » le temps que les changements soient effectifs, comme l’exige la DGOS. « Le service des systèmes d’information a perdu 50 % de ses forces opérationnelles (équipe et prestataires compris). D’ores et déjà, le SI alerte sur le risque de ne pas être au rendez-vous pour l’ouverture des inscriptions pour 2026 », a prévenu l’ANDPC.

Selon un rapport de l’Igas présenté en mars, « l’ANDPC n’a pas su accompagner la généralisation du DPC ». Sur la période 2020 à 2022, seuls 100 186 professionnels des 453 800 relevant de l’agence ont validé leur DPC, « soit 22 % d’une population qui elle-même ne représente qu’un quart environ du total des professionnels de santé ».