Le SDA alerte sur les risques d'une dissociation appareil/prestations en audioprothèse

Le Syndicat des audioprothésistes (SDA) s'inquiète des conséquences de l'article 58 de la LFSS 2023. Initialement annoncé sans impact sur le 100 % Santé, il rendrait finalement obligatoire la dissociation entre l'achat de l'aide auditive et la prestations de suivi. Le syndicat redoute un impact sur la qualité des soins et le suivi des patients.

Par Lucien Brenet, publié le 29 septembre 2025

Le SDA alerte sur les risques d’une dissociation appareil/prestations en audioprothèse

Le Syndicat des audioprothésistes (SDA) a critiqué, par voie de communiqué, le «  revirement  » du Ministère de la Santé sur l’article 58 de la LFSS 2023.

Cet article rend obligatoire, d’ici fin 2025, la dissociation entre le produit et les prestations pour l’ensemble de la Liste des produits et prestations (LPP), et les audioprothèses ne font plus exception. Interrogé par nos confrères d’Audiologie Demain, Guillaume Carval, adjoint au chef de bureau des produits de santé de la Direction de la Sécurité sociale, précise que l’objectif est d’obtenir une « individualisation entre la valorisation d’un produit et les prestations associées  ».

 

Le SDA juge quant à lui cette évolution contradictoire avec les engagements initiaux du ministère, puisque l’article 58 devait initialement n’avoir aucun impact sur le 100 % Santé.

Un risque pour la qualité des soins

La décision « soulève une forte incompréhension tant sur sa pertinence médico-économique que sur sa compatibilité avec les spécificités du secteur  », ajoute l’organisation. Le SDA se dit « fermement opposé à la vente de l’aide auditive par un prestataire et au suivi par un autre  ». Un modèle qui, selon elle, pourrait nuire à l’observance thérapeutique, surtout pour les patients les plus fragiles qui nécessitent un accompagnement renforcé  », met en garde le SDA. « Un mauvais suivi pourrait, de surcroît, entraîner des surcoûts significatifs pour l’Assurance Maladie » poursuit-il.

En outre, le SDA craint de voir émerger des pratiques purement commerciales au détriment de la qualité. «  Veut-on, en cas d’une hypothétique dissociation, voir fleurir demain des offres telles que “votre prestation d’appareillage à la carte avec nos différentes formules : choisissez le nombre et le contenu de vos rendez-vous” ?  », interroge-t-il.

Contrôle qualité via des questionnaires

Le syndicat appelle plutôt à réguler la publicité dans le secteur des audioprothèses et plaide pour la mise en place des questionnaires de suivi de la qualité prévus dans l’Arrêté du 14 novembre 2018, modifiant les modalités de prise en charge des aides auditives et des prestations associées. Des questionnaires qui permettraient « de contrôler la qualité des prestations délivrées par les audioprothésistes ».

Le SDA demande également une reconnaissance conventionnelle des audioprothésistes comme auxiliaires médicaux, ce qui permettrait de reconnaître la valeur de leurs prestations d’adaptation et de suivi auprès de l’Assurance Maladie.

 

Lucien Brenet