La fin de la primo-prescription pour les médecins généralistes se traduit (un peu) dans les chiffres

Des données publiées par le SDA mettent en lumière une légère baisse de la proportion de prescriptions d’aides auditives réalisées par des médecins généralistes à partir du 4ème trimestre de 2022, sans pour autant que les prescriptions chez les ORL n'augmentent.

Lucien Brenet, publié le 09 février 2024

La fin de la primo-prescription pour les médecins généralistes se traduit (un peu) dans les chiffres

Le SDA a dévoilé des chiffres sur le secteur de l’audiologie issus du Système national des données de Santé pour les années 2021 et 2022. Le Syndicat explique avoir publié ces chiffres « afin d’alimenter le débat public et de permettre à toutes les parties prenantes de se positionner ».

Le premier constat concerne les prescripteurs d’aides auditives. Alors que les médecins généralistes (MG) ont été écartés de la primo-prescription de prothèses auditives en 2022, la baisse des prescriptions par les MG n’est pas encore clairement visible dans les pourcentages de prescriptions. Ainsi, tous fournisseurs confondus, les ORL ont prescrit 54,8% des aides auditives cette année-là, contre 57,6% en 2021. Les médecins généralistes ont quant à eux prescrit 45,2% des appareils en 2022, contre 42,4% en 2021.

Pas de réel changement donc ? Pas immédiatement, mais en y regardant de plus près, la proportion totale d’aides auditives prescrites par les médecins généralistes a commencé à décroître à partir de septembre 2022. Décroissance qui coïncide avec la fin de la dérogation qui autorisait les médecins généralistes à prescrire des aides auditives. Pendant ce temps, la proportion des aides auditives prescrites par les ORL reste à peu près stable.

Le SDA ouvre-t-il à nouveau le débat ? Le syndicat avait en effet regretté la fin de cette dérogation, alors que, chiffres à l’appui, les délais d’obtention de rendez-vous chez un ORL s’allongeaient d’année en année, ce qui faisait craindre un engorgement. Le CNP d’ORL n’avait pas manqué de réagir dans un communiqué, arguant que « la pertinence de la primo-prescription passe aujourd’hui, comme autrefois, par l’ordonnance d’un ORL, et ce tant que des médecins généralistes ne seront pas formés au travers du DPC d’Otologie Médicale, que nous déployons avec l’aide d’ORL -DPC ».

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