Revalorisations suspendues : les soignants libéraux se mobilisent
Le collectif SoignantsTrahis appelle à manifester à Paris contre le gel de six mois des revalorisations prévues pour les médecins, kinés et chirurgiens-dentistes. Une décision du gouvernement jugée comme un mépris du dialogue conventionnel par les syndicats.

Le collectif libéral SoignantsTrahis, qui réunit une dizaine d’organisations syndicales de médecins, pharmaciens et autres professionnels de santé libéraux — dont le SDA (Syndicat des Audioprothésistes) — a lancé un appel à mobilisation le 1er juillet aux Invalides. Ce rassemblement vise à contester le gel, pour six mois, des revalorisations prévues dans les conventions des médecins, kinésithérapeutes et chirurgiens-dentistes, et qui devaient entrer en vigueur à partir de cette même date.
« En décidant de suspendre brutalement les revalorisations conventionnelles pourtant actées pour les médecins, kinésithérapeutes et chirurgiens-dentistes, le gouvernement et la Cnam choisissent de faire porter le prix de leur inconséquence budgétaire aux soins de ville », a dénoncé l’intersyndicale dans un communiqué.
150 millions d’euros d’économies
Pour ces organisations de soignants de ville, « la confiance n’est plus là ». Elles accusent un gouvernement qui, selon elles, « bafoue délibérément les fondements mêmes du dialogue conventionnel ».
La décision de geler les revalorisations a été prise face au risque de dépassement de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), estimé à 1,3 milliard d’euros (+0,5 % par rapport au budget initial), en raison de « dépenses de soins de ville dynamiques, notamment dans le champ des médicaments et des indemnités journalières, ainsi qu’une activité constatée à l’hôpital au premier trimestre 2025 plus élevée que prévu », avait précisé le comité de suivi de l’Ondam. Celui-ci enjoignait alors le gouvernement à prendre des mesures d’ici la fin de l’année. Avec ce gel temporaire des revalorisations, l’État espère économiser 150 millions d’euros.