Un impact de Ménière sur la cognition scientifiquement prouvé
Quand les troubles de l’équilibre deviennent chroniques, ils affectent directement le fonctionnement du cerveau. Les scientifiques en ont aujourd’hui la preuve grâce à plusieurs études récentes en neuro-imagerie et en neurosciences. « Les centres vestibulaires, qui contrôlent l’équilibre, sont situés à proximité immédiate des zones cérébrales impliquées dans la mémoire, la concentration ou encore la perception […]
Quand les troubles de l’équilibre deviennent chroniques, ils affectent directement le fonctionnement du cerveau. Les scientifiques en ont aujourd’hui la preuve grâce à plusieurs études récentes en neuro-imagerie et en neurosciences. « Les centres vestibulaires, qui contrôlent l’équilibre, sont situés à proximité immédiate des zones cérébrales impliquées dans la mémoire, la concentration ou encore la perception de son niveau intellectuel, explique le professeur Vincent Darrouzet. C’est cette proximité anatomique qui explique que la maladie de Ménière puisse entrainer des troubles cognitifs. »
Ainsi, la baisse de l’attention, les difficultés de mémoire ou l’impression d’une fatigue intellectuelle reposent sur un mécanisme neurologique aujourd’hui bien identifié. Deux études parues en 2024 ont d’ailleurs mis en évidence les connexions entre les voies vestibulaires et les zones cérébrales de la mémoire, de l’attention et des fonctions exécutives (« Cognition in vestibular disorders: state of the field, challenges, and priorities for the future »1 et l’éditorial « Vertigo, Tinnitus, and cognition » de la revue Frontiers in Neuroscience2).
Il est à noter que les personnalités anxieuses ou très exigeantes sont plus susceptibles de développer la maladie de Ménière, « par exemple, si vous êtes quelqu’un de très précis, très exigeant avec vous-même, qui ne voulez pas qu’un objet soit à tel endroit sur la table », précise le professeur Darrouzet. La maladie de Ménière sera encore plus mal vécue par ce type de personnalité.
1. Smith, et al. Front Neurol. 2024 Jan 18;15:1159174. doi: 10.3389/fneur.2024.1159174.
2. Lu & Yi. Front Neurosci. 2024 May 8;18:1399340. doi: 10.3389/fnins.2024.1399340.