Aide à mourir : les audioprothésistes pourraient être sollicités
L’alinéa 7 de l’article 6 du projet de loi sur l’aide à mourir prévoit la consultation d’auxiliaires médicaux dans la procédure collégiale, parmi lesquels les audioprothésistes. Le député Philippe Juvin a remis en question la pertinence de certains profils et a défendu un amendement demandant la suppression de cet alinéa.

Les députés doivent voter, mardi, le texte sur l’aide à mourir, après avoir achevé, samedi 24 mai, l’examen de deux propositions de loi : l’une sur les soins palliatifs, l’autre sur le « droit à l’aide à mourir ». Dans ce second texte, il est fait mention des audioprothésistes, précisément à l’alinéa 7 de l’article 6, qui traite de la procédure pluriprofessionnelle lors de laquelle plusieurs professionnels de santé doivent donner leur avis sur l’état d’un patient afin de déterminer si le recours à l’aide à mourir est justifié.
L’audioprothésiste figure aux côtés, notamment, du pédicure-podologue, de l’ergothérapeute, du psychomotricien, de l’orthophoniste, de l’orthoptiste ou encore de l’opticien-lunetier dans la liste des auxiliaires médicaux susceptibles d’être consultés si aucun autre professionnel de santé, tel qu’un aide-soignant ou un auxiliaire médical, ne connaît personnellement le patient. En effet, la consultation de ces professionnels n’est envisagée qu’en l’absence d’un intervenant déjà en lien avec le patient.
Un amendement pour supprimer l’alinéa 7
Un amendement défendu par le député de la 3ᵉ circonscription des Hauts-de-Seine (Droite Républicaine), Philippe Juvin, visait à supprimer cet alinéa. Il a justifié sa position ainsi : « Je ne souhaite pas, voyez-vous, qu’un diététicien ou un opticien-lunetier qui ne me connaît pas participe à la discussion portant sur mon désir de recourir à l’aide à mourir ; sa profession ne lui confère aucune qualité particulière pour ce faire. »
Le rapporteur de la commission des affaires sociales, Laurent Panifous, député de la 2ᵉ circonscription de l’Ariège (Groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), a répondu que : « Supprimer tout l’alinéa 7 reviendrait à supprimer la participation d’un troisième professionnel, donc à diminuer la collégialité de la décision. »
Il a rappelé que la présence d’un troisième professionnel constituait « un minimum » dans le cadre d’une procédure pluriprofessionnelle. Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, s’est également déclarée défavorable au retrait de cet amendement. Philippe Juvin a finalement retiré son amendement.
Si le texte de loi va au bout de son parcours en l’état, les audioprothésistes seront bel et bien susceptibles d’être sollicités pour donner leur avis sur une demande d’aide à mourir d’un de leur patient.