La surdité de Beethoven reste un mystère, malgré une analyse d’ADN

Une analyse ADN de mèches de cheveux de Beethoven n’ont pas permis d’expliquer la surdité du compositeur.

Par NATHALIE BLOCH-SITBON, publié le 03 avril 2023

La surdité de Beethoven reste un mystère, malgré une analyse d’ADN

Le décès de Ludwig van Beethoven, le 26 mars 1827 à l’âge de 56 ans, a toujours été source de débats parmi les scientifiques. Une équipe internationale de chercheurs coordonnés par Johannes Krause, de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste à Leipzig (Allemagne) et Tristan Begg, de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) se sont ainsi plongés dans les mystères de la santé du compositeur en analysant son ADN à partir de mèches de ses cheveux. Il faut dire qu’en 1802, le génie de la musique avait écrit à ses frères en demandant que toute la lumière soit faite sur ses maladies.

Réalisée à partir de l’analyse de cinq mèches de cheveux appartenant à Beethoven, issues de collection publiques ou privées, la récente étude, publiée dans la revue scientifique Current Biology, a révélé de fortes prédispositions génétiques aux maladies du foie mais n’ont pas pu expliquer la cause de sa surdité progressive. Notons que les cinq mèches qui permettent de suivre la vie du compositeur durant ses sept dernières années, sont présentées comme authentiques de façon quasi-certaine par les chercheurs qui ont également éliminé trois autres mèches qui ne correspondaient pas.

Grâce à l’analyse des mèches et malgré l’ADN très dégradé, les trois-quart du génome ont pu être cartographiés. Les chercheurs ont relevé au moins deux épisodes de jaunisse, une infection au virus de l’hépatite B mais rien sur les problèmes intestinaux ou la surdité de Beethoven. Concernant la surdité, les auteurs de l’étude ont examiné les mutations, dans cinquante-sept gènes, connues pour occasionner une perte d’audition après l’acquisition du langage. Mais ils n’ont retrouvé aucune de ces mutations dans les cinq mèches authentifiées du compositeur. L’hypothèse d’une cause génétique « ne peut cependant pas être exclue », ont-ils souligné.